Se produire au-delà de la fête de la musique : le parcours du combattant

Photo © Li Roda-gil

La Fête de la musique ne se tient qu’une seule fois par an. Pour percer, il faut trouver d’autres occasions de se produire. Un parcours du combattant qui nécessite une ténacité sans faille au vu des milliers de candidats à la scène.

Si fête de la musique ne suffit pas, elle peut être un bon départ. Entropie (photo de une), ce groupe de quatre potes devenus amis au collège de Montfort l’Amaurauy, est monté sur scène la première fois à Rambouillet le 21 juin 2013, grâce à la MJC de la ville. «Au départ, tout se fait au bouche-à-oreille, surtout quand l’on vient d’une petite commune», explique Adam, le guitariste, qui fera jouer le groupe dans le salon de thé de sa mère. Du garage familial à la scène parisienne, le groupe réussit à enchaîner les concerts rapidement, commençant par des reprises de rockeurs célèbres avant d’aller vers le rock alternatif  en puisant dans la trap, la pop et la musique électronique. «Nos quelques différents artistiques nous permettent de créer des sons réfléchis», confie Adam, aux faux airs de Kurt Cobain. Le groupe se produit d’abord autour de chez lui avant d’attaquer Paris, direction le Gambetta club, le Buzz bar. Fin 2015, il participe au tremplin Emergenza, occasion de jouer dans les salles de plus en plus connues, du Batofar au New Morning en passant par le Backstage. L’expérience laisse pourtant un goût mitigé au groupe, bien qu’arrivé en finale. «Le public a une influence majoritaire sur les votes et nous avons dû vendre un maximum de places aux amis pour mettre toutes les chances de notre côté. Mais le prix de place dépassant les douze euros, cela constitue un frein pour des étudiants!» Il y a aussi les festivals locaux comme le Sound of the beach à Maurepas, et encore les concours comme les concerts aflterwork organisés à La Défense avec la plate-forme Linkaband. Le groupe fait son miel de toutes les opportunités tout en démarchant directement les salles, ne lésinant pas sur les mails et les coups de fil. Il y a quelques semaines, les quatre compères sont montés sur les scènes du Supersonic et du Bus Palladium. Le groupe a aussi trouvé un partenariat avec une marque de vêtements de jeune créateur, Melancholia.

A 23 ans, Toon et Jebb, à l’initiative du groupe La Slomo, basé dans les Yvelines, misent sur le numérique, de leurs sons essentiellement composés en MAO (Musique assistée par ordinateur) toujours en quête de nouvelles teintes, à leur promo 100% réseaux sociaux. De quoi les faire repérer par des médias comme krew.tv, avec aujourd’hui de nouveaux projets encore top secret. Sur la toile depuis une année, le groupe, rejoint par le rappeur Zi’N, s’appuie sur plus de 500 followers Facebook, 1132 abonnés Instagram et s’apprête à sortir leur premier single sur les plateformes musicales, illustré par un clip à voir sur Youtube très prochainement.

Photo © La Slomo

 

A défaut d’en faire son métier pour la vie, un groupe peut aussi durer en restant amateur. A Massy Palaiseau, c’est au conservatoire que Jacques, Ludo, Colas et Julien se sont rencontrés et ont décidé de se lancer dans l’aventure, après un premier concert de cuivres. Vingt ans et deux albums plus tard, ils n’ont plus besoin de démarcher dans les bars ou les mairies pour pouvoir jouer avec leur bande Lulu and the comets all stars, qui s’éclate sur un mélange de Funk, Jazz et Hip Hop et compte une dizaine de musiciens. «Un jeune groupe doit démarcher avec stratégie pour pouvoir jouer en public. Aujourd’hui, ce-sont les bars qui viennent à nous. En vingt ans de musique, on a eu le temps de se faire une audience fidèle. Depuis deux ans, le propriétaire du Marcounet – péniche en face de Notre-Dame – nous laisse jouer toute la nuit pour la fête de la musique», explique Jacques. Avec une douzaine de concerts par an et un troisième album en préparation, le groupe fait partie des célébrités locales mais leur art reste un hobby.

Photo © Newo

 

 

 

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