Université d’été des enseignants: une rentrée militante au bois de Vincennes

Du 26 au 28 juillet, s’est tenue dans le bois de Vincennes, à la Cartoucherie, la première université d’été des enseignants, organisée à l’initiative des syndicats et de plusieurs collectifs. Les lycéens ont aussi répondu présents.

C’est la continuation de la lutte!”, lance Alexandra, professeure de SES au microlycée de Paris. A l’initiative de cette première université d’été des enseignants : les syndicats CGT Éduc’action, CNT-FTE, SNES-FSU, SNESUP-FSU, SNFOLC, SUD Éducation… mais aussi des collectifs comme les stylos rouges.

Organisé autour de trois thématiques – lutter, enseigner, dialoguer -, cet évènement est l’occasion d’aborder des thématiques comme la place des arts ou de l’écologie dans l’enseignement, le devenir du lycée professionnel, les LGBTQIphobies (ou comment déconstruire les stéréotypes de genre, aborder la sexualité, et réagir face à des propos homophobes), ou encore le numérique.

Tenus sous des tentes mises à disposition par les collectivités organisatrices (La mairie de Fontenay, celle de Montreuil, du 12e arrondissement de Paris, et le conseil régional du Val de Marne), plusieurs colloques permettent un échange entre élèves et professeurs, ces derniers admettant se sentir parfois dépassés par les problématiques que rencontrent les collégiens et lycéens.

Les lycéens au cœur de la mobilisation

A deux pas de la tente “Lutter”, plusieurs lycéens sont réunis autour d’une table. “Je suis montée de Poitiers parce que je suis syndiquée à l’Union nationale lycéenne. Puis on m’a demandé de venir participer à l’atelier LGBTQIphobies”, indique Raphaëll, 17 ans, grande transgenre aux cheveux bouclés, qui entre en terminale. Membre du Conseil national de vie lycéenne, elle a l’impression de pédaler dans la semoule lorsqu’il s’agit de pousser les campagnes de sensibilisation aux problèmes que rencontrent les LGBTQI+. “On a été reçu deux fois au ministère, mais sans avoir la main sur l’ordre du jour”, regrette-t-elle.

D’autres militants de syndicats lycéens sont présents, comme la Fédération indépendante et démocratique lycéenne, ou encore le mouvement national lycéen. « On travaille sur la convergence », poursuit Raphaëll.

Au cours des échanges, les profs écoutent avec attention les témoignages et recommandations des lycéens, qui font intégralement partie du débat. Entre eux, les enseignants s’échangent des méthodes ou astuces. “Quand on me dit que l’homosexualité est contraire à la religion, je leur demande où c’est écrit dans les textes. Puis je leur cite les passages où il est justement question de cela”, explique une intervenante.

Mobilisation et formation

Ce sont des formations qui n’existent pas au sein du Paf [NDLR: Le plan académique de formation, proposant aux enseignants des formations qu’ils sont libres ou non de suivre]”, remarque Alexandra. “Si je viens aujourd’hui, c’est à la fois pour continuer la lutte, mais aussi me former. On n’est pas sensibilisé à ce type de problématiques”, regrette-t-elle.

La professeure est aussi venue pour remobiliser, après les mouvements de protestation contre les réformes du printemps dernier. Elle-même a fait la grève de correction de copies. “Ce mouvement social avait une super dynamique. Les syndicats étaient derrière, mais le mouvement était auto-géré”, insiste-t-elle. “Il faut continuer, et y associer une réflexion pédagogique. L’école a besoin d’être changée !”

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