Jade Rastocle, de Sarcelles à Clairefontaine, une pépite du football féminin

“Le foot représente tout pour moi ! Si on m’enlevait le foot, c’est comme si on m’enlevait un membre du corps… C’est toute ma vie” A 15 ans, Jade joue en U15 féminine à l’AASS Football, le club de la ville de Sarcelles, et a été sélectionnée pour des détections nationales à Clairefontaine. Quatre jours intenses, du 16 au 19 mai 2019, sur lesquels elle revient en racontant son parcours.

“J’étais très contente d’être sélectionnée aux détections à Clairefontaine!” Surprise ? pas tant que ça, concède-t-elle, “j’ai travaillé pour cela, c’était mon but !” C’est à 7 ans que Jade chausse les crampons pour la première fois dans le club de sa ville. “En voyant les garçons jouer au foot dans la cour, j’ai eu envie d’y jouer moi aussi. Mais on m’a toujours expliqué que le foot n’était pas fait pour les filles. Du coup, je m’étais mise au judo. Un jour, mon père m’a demandé si j’avais envie de jouer au foot et j’ai été trop contente qu’on me propose enfin de faire ce que j’avais toujours voulu faire !” raconte-t-elle.

On m’a toujours expliqué que le foot n’était pas fait pour les filles. Du coup, je m’étais mise au judo

Depuis 8 ans maintenant, elle enchaîne les entraînements, avec les filles mais pas seulement. L’absence de section féminine dans le club à ses débuts lui a donné l’occasion d’évoluer avec les garçons. Avoir pu s’entraîner avec eux, “c’est énorme !” s’exclame-t-elle avant de détailler : la différence est athlétique, physique, pratique et en terme de mental. “J’ai toujours joué avec la même catégorie d’âge que les garçons, il n’y avait pas de restriction.” Depuis, le club de Sarcelles s’est doté d’une section féminine. “C’est un beau profil, longtemps on l’a laissée avec les garçons, depuis deux ans, on la fait alterner et elle s’entraîne aussi bien avec les filles qu’avec les garçons. Au fur et à mesure elle va être de plus en plus avec les filles”, explique Mohamed Coulibaly, le président du club. Quand on lui demande ce que lui inspire le fait de jouer de plus en plus avec les filles, elle répond que ce ne sera jamais un frein : “quand on veut on peut !”  

Soutenue par son père, son oncle et son grand-père, de “grands footeux, tous passionnés”, Jade était pressée de commencer cette étape importante des détections, où, confie-t-elle, son enthousiasme a pris la relève sur le stress. Sur les 16 candidates d’Ile de France, seules 6, dont elle, ont été retenues pour d’autres détections lors de ce stage qui représente une véritable opportunité de progresser. “Il se peut que je reste dans mon club mais je m’entraînerai dans un pôle la semaine, et le weekend je disputerai les matchs à Sarcelles”, se projette-t-elle. Dans l’attente des résultats du pôle de l’Olympique Liévin, le 3 juillet, elle ajoute : “Si je suis prise, mon quotidien va changer avec les déplacements, mais j’ai toujours été prête.

“Moi même, avant, je ne regardais pas les matchs féminins”

Concernant l’avenir du foot féminin, Jade  est confiante, constatant que les médias et l’opinion en général s’y intéressent davantage. “Ça se développe ! Moi même, avant, je ne regardais pas les matchs féminins, avoue-t-elle, maintenant, je le fais plus souvent.” De là  à en faire son métier, la réalité est moins rose… “Déjà d’un point de vue financier, le salaire n’est pas très élevé ! Beaucoup de joueuses décident d’arrêter le foot pour continuer leurs études… Pour l’instant, nous sommes encore cachées derrière le foot masculin mais c’est en montrant qu’on veut réussir qu’on pourra se distinguer et montrer que le foot, c’est aussi fait pour nous!”  

Comme tout passionné, Jade a aussi ses joueuses et ses joueurs préférés “Quand je suis sur le terrain, il y a des joueuses qui m’inspirent comme Laura Georges (Bayern Munich), Wendie Renard (OL) et en garçon Presnel Kimpembe (PSG)”, côté club, elle soutient l’Olympique Lyonnais en féminine et le Paris Saint-Germain en masculin. Et en ce début de coupe du monde, elle est bien sûr avec les Bleues. “Je compte sur elles !”

 

Le football féminin à l’honneur à Sarcelles

150, c’est le nombre de jeunes filles licenciées à l’AASS, le club de football de Sarcelles. Vu l’engouement suscité par la Coupe du Monde et avec deux joueuses sélectionnées en Équipe de France venant de région parisienne, cela suscite des vocations. Focus sur la formation des jeunes footballeuses.

Le 15 mai dernier, le club de football de la ville organisait une journée portes ouvertes destinée aux filles. Une cinquantaine d’entre elles avaient répondu présent. Discussion avec Niamey Diarra, capitaine de l’équipe féminine de Sénior 1, Mohamed Coulibaly, le président de l’AASS Sarcelles, Tryphosa et Amina deux jeunes adeptes du ballon rond.

Article rédigé par :

Commentaires

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *